Par ignorance, manque de formation, volonté de démontrer son pouvoir ou par véritable volonté de nuire aux collaborateurs, il n’est pas rare de rencontrer encore aujourd’hui dans nos entreprises africaines, des managers qui pratiquent cette façon de gérer les équipes. Il va sans dire qu’à l’heure où la question de l’engagement devient cruciale, il est plus qu’essentiel que les entreprises se rendent compte de l’importante responsabilité qu’ont les managers dans le processus de pilotage et de maintien de la performance collective.

 

Les effets d’un management toxique
Caractérisé par des pratiques nocives, dérangeantes, pour les individus et même l’entreprise, le management toxique, présent dans nos univers professionnels, peut entraîner des conséquences non négligeables. Manifesté très souvent par des comportements non équitables, le micro-management, l’absence de signes de reconnaissance, l’absence de considération, une communication qui fait défaut, le manque de confiance, ce style de gestion impacte négativement les relations interpersonnelles, le bien être mais également la santé globale et la performance des organisations et des collaborateurs.

1. Détérioration de la Productivité
La baisse significative de la productivité collective et des performances individuelles des collaborateurs est l’un des effets immédiats de ce style de gestion. La réponse visible au sentiment d’être dévalorisé(e), de ne pas être considéré(e) à sa juste valeur ou d’être constamment sous pression sans pouvoir ressentir de contrepartie positive est la perte de la motivation, de l’engagement. Le management a ceci de spécifique qu’il doit pouvoir être adapté au niveau d’autonomie des collaborateurs. C’est en cela que l’on parle de management « personnalisé » ou « situationnel » selon les cas. Micro-manager dans le cas où vous avez en face de vous des collaborateurs assez responsables, consciencieux et surtout expérimentés limite leur autonomie, augmente leur niveau de stress, ce qui à la longue peut avoir un impact sur leur efficacité. Le collaborateur, dans ces circonstances, peut être amené à douter de ses compétences ou ressentir un manque de confiance de la part de son manager, sentiments qui, entretenus influencent très souvent le niveau de performance.

L’innovation et la créativité sont les moteurs de la création de la valeur ajoutée indispensable pour être performant et compétitif sur le marché, notamment dans certains secteurs clés de l’économie. Dans un environnement de travail où les salariés n’osent ou ne veulent plus s’exprimer ou proposer de nouvelles idées, ces facultés sont sérieusement compromises.

2. Augmentation du Turnover
Dans les environnements toxiques, l’un des indicateurs qui va très souvent subir un accroissement continue est le taux de rotation du personnel. Lorsqu’un collaborateur n’est plus satisfait par son environnement de travail, la première pensée est la démission. On a souvent entendu parler dans nos entreprises des démissions « regrettables » et « non regrettables ». Cependant, il faut noter que dans l’un ou l’autre cas, les coûts inhérents au recrutement ou au retour sur investissement en formation du collaborateur qui quitte l’entreprise avec ses savoirs et l’expertise accumulée demeurent des dépenses. Ceci sans compter le fait que le temps d’adaptation de la nouvelle recrue peut être plus ou moins long et causer un préjudice financier à l’entreprise. L’on peut aisément le remarquer sur les fonctions à forte technicité qui demandent de l’expertise dans la manipulation de plateformes informatiques spécifiques.

3. Détérioration de la santé mentale et physique des collaborateurs
Evoluer dans un environnement toxique a des effets très néfastes sur la santé globale des collaborateurs. Vous vous étonnez soudainement du nombre d’arrêts maladies enregistrés dans une équipe sur une période au sein de votre entreprise ? Il serait peut-être salvateur d’interroger les pratiques managériales au sein de cette équipe. En effet le stress chronique causé par des relations toxiques avec un manager froid, pas empathique, qui joue au « chef » et qui vous utilise pour ancrer son pouvoir, peut être extrêmement destructeur. Au titre des problèmes les plus souvent rencontrés, on retrouve l’anxiété, la dépression, l’épuisement professionnel (burnout), les maladies cardio-vasculaires, les maladies opportunistes résultant de l’affaiblissement du système immunitaire. Ces conditions affectent le bien-être au travail mais également peuvent être à l’origine de la baisse de la qualité du travail et même de la productivité.

 4. Absence de cohésion
Pratiquer un management qui est décrit comme étant toxique a pour corolaire l’effritement du sentiment d’appartenance et donc de cohésion au sein des équipes. Très souvent, la maxime « diviser pour mieux régner » est une pratique des managers dits toxiques. Cela a pour répercussions des mésententes et des conflits ouverts au sein des membres de l’équipe. Cet état de fait ne facilite ni la collaboration ni la transparence, conduisant à un déclin de la performance collective. Simon SINEK le souligne bien quand il dit « quand les conditions sont mauvaises, nous dépensons notre énergie et notre temps pour nous protéger l’un de l’autre, ce qui affaiblit l’organisation ».

Pour SHAWN ACHOR, c’est en réalité le bonheur que nous pouvons ressentir dans une situation qui crée la productivité. Le management toxique est une pratique de leadership néfaste tant pour les collaborateurs que pour l’organisation. C’est un véritable poison auquel nos entreprises devraient pouvoir faire attention en garantissant des environnements sains et une gestion positive et constructive qui profite sur la durée tant à l’entreprise qu’aux collaborateurs.

Christelle BONGA EPEE
Master Coach Certifié
Expert en Développement RH
Neuropraticienne

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